Contrastant avec des paroles rassurantes où le premier ministre japonais expliquait « avoir commis une erreur d’appréciation » au sujet des îles Diaoyu, le même haut dirigeant a déclaré à la tribune de l’ONU « Tout État a la responsabilité de protéger la paix, d’assurer la sécurité de son peuple et de protéger sa souveraineté et ses territoires, à la fois terrestres et maritimes. Le Japon assumera cette responsabilité conformément au droit international » ajoutant sans nommer la Chine « Toute tentative de faire prévaloir l’idéologie ou les revendications d’un pays en usant de la force ou de la menace de façon unilatérale est incompatible avec l’esprit de la Charte de l’ONU et va à l’encontre de la sagesse de l’être humain, et est par conséquent absolument inacceptable ». S’il est dommage que ces belles paroles n’aient pas été celles de ses ancêtres récents, il est au moins clair que le gouvernement japonais se retranche derrière le sentiment anti-chinois ambiant ainsi que le possible soutien militaire des USA et ses valets alignés, un doigt sur la couture du pantalon.
Loin de l’apaisement espéré et d’un possible dialogue pouvant apporter une solution pacifique, c’est au contraire un regain de tension qui risque de relancer le sentiment de vengeance de la part d’une partie de la population chinoise. Avant un possible affrontement militaire ou quelques intimidations appuyées, la Chine usera sans aucun doute de ses arguments économiques. Si le Japon est évidemment le premier à être visé, les positions ou déclarations de quelques dirigeants occidentaux trop soucieux de leur image auprès de Washington pourraient également engager d’autres pays. Si cette situation serait idéale pour les dirigeants japonais, certains risques peuvent surgir de pays désirant depuis longtemps se débarrasser de la tutelle US et de celle de ses alliés.
La Russie, l’Iran, mais aussi de nombreux pays d’Afrique pourraient dès lors afficher clairement leur soutien à Pékin, le tout en échange non pas de promesses de « devenir civilisé », mais de la poursuite des échanges commerciaux avec la Chine qui depuis quelques années leurs permettent de sortir enfin la tête de l’eau. Dans cette éventualité, ce ne serait alors plus le monde contre la Chine, mais les pauvres ne voulant plus l’être contre les riches désirant le rester.